La Slow Life, ou l'éloge de la lenteur


Vous ne le savez peut-être pas encore, mais vous êtes sur le point de découvrir un mode de vie qui vous fera penser « mais comment ai-je pu vivre différemment ?! ». Ce lifestyle, c'est la slow life. On en entend de plus en plus parler, et ce n'est pas pour rien. Retour à l'essentiel, quête de sens ou encore ne pas perdre sa vie à la gagner, sont sans doute des expressions que vous avez vues ou entendues à un moment donné, peut-être davantage depuis une certaine pandémie. Mais qu'est-ce que ce concept de slow, et quelles déclinaisons peut-on en faire ? Suivez le guide !

La slow life, qu'est-ce que c'est ?

Quand on évoque la slow life, le slow living, ou encore le slow entrepreneuriat par exemple, on peut vite imaginer un paresseux très très lent, qui met un temps infini à s'activer et à accomplir une tâche lambda. Quel intérêt, alors, de vouloir adopter ce mode de fonctionnement ? Aucun. Car la slow life, ce n'est pas être lent.

Ce n'est pas rien faire, procrastiner, vivre de flemme et d'eau fraîche. C'est un état d'esprit qui consiste tout simplement à arbitrer, prioriser, et faire des choix pour optimiser sa gestion du temps et laisser de la place pour prendre le temps de vivre. Et qui dit profiter ne veut pas dire contre-productivité, bien au contraire ! A l'ère du burn-out et de la saturation à tous les niveaux (pro, perso, vie sociale...), si on prenait le temps de ralentir la cadence, prendre du recul et vivre encore plus fort les moments que l'on a choisi de mettre en avant ?

Les origines du concept de slow life

L'inventeur de la slow life n'a en fait rien inventé. D'ailleurs, il n'y a pas vraiment d'inventeur de la slow life. Juste quelques personnes dotées de bon sens, qui ont un jour remis en question l'accélération du monde et ont choisi de revoir leur rapport au temps.

Pour ce qui est de la verbalisation du concept, on peut tout de même attribuer certains lauriers à Carlo Petrini, journaliste italien et critique gastronomique, qui a lancé le mouvement slow en commençant par l'assiette. Las de voir la fast-food prendre de plus en plus d'ampleur, au détriment de la bonne chère de son pays natal, il s'insurge en 1986 contre ce 'toujours plus vite' et remet au centre de la table l'intérêt de prendre le temps. De cuisiner, de manger, de déguster ; car au delà du caractère nourrissant, tout le monde s'accordera à dire que bien manger, c'est tout de même un des grands plaisirs de la vie. Exit donc l'inhalation de nutriments sans saveur, et retour en force de l'épicurisme.

La slow food est née, et avec elle une déclinaison infinie du concept de prendre son temps et de savourer à de nombreux autres aspects de nos vies.

 
 


La slow life pour plus de sens

On l'a vu avec la slow food, il ne s'agit donc pas d'être passablement lent, ou d'en faire le moins possible quand il s'agit de manger. Presque au contraire ! On fait mieux, et on profite plus au passage. Un combo gagnant-gagnant, merci la slow life. Alors, si l'on questionne l'automatisme de manger vite, pourquoi vivre vite ? Pourquoi court-on tout le temps, partout, après le temps, l'argent, le toujours plus ?

L'idée de remettre du sens dans ce que l'on fait est au centre de la remise en question de nombreuses personnes depuis la récente pandémie. Nombreux sont les français qui aspirent désormais à ralentir le rythme et à prioriser le temps plutôt que l'argent, la liberté plutôt que la conformité, ou encore la qualité de vie plutôt que le niveau de vie.

Quand on y pense, c'est une question de bon sens, même pour l'entreprise : si chacun ne garde dans son giron que ce pour quoi il a une valeur ajoutée (dans la mesure du possible bien sûr), il utilise son temps et son énergie à bon escient, et en évite ainsi les déperditions sur des « bullshit tasks ». Le cercle vertueux s'enclenche alors : plus d'efficacité, moins de fatigue, et même, comble du win-win, plus de motivation, de créativité et d'inspiration, grâce à la place qu'a laissée ce 'vide fertile'. Plus de sens, moins de burn-out, élémentaire mon cher.

Slow everything

Remplacer du « trop » par du « mieux », ne serait-ce donc pas la clé pour être heureux ? Cela demande de faire bouger le statu quo des dernières décennies, en rebattant les cartes de la définition de la réussite : et si avoir réussi sa vie, c'était d'en avoir profité un maximum plutôt que de l'avoir « gagnée » au maximum ?

On parle d'argent, mais ce concept de slow s'applique bel et bien aux autres volets de la vie. Prenons la vie sociale par exemple. C'est un fait, nous ne disposons pas d'une journée de 36 heures, ni d'une jauge d'énergie sans fin. Alors plutôt que d'utiliser ce temps et cette concentration sur des événements mondains et à réseauter sans fin, et que l'on choisit d'appliquer le slow à ses relations, on remet au centre de son temps et de son énergie les interactions qui ont du sens, qui apportent de la joie ou du réconfort, et qui laissent une impression de se dire « j'ai bien profité de ce moment ».

Longs dîners entre amis, temps de qualité avec son partenaire ou ses enfants, on recentre ses priorités. Et le postulat se vérifie là encore : il ne s'agit pas de faire moins, mais mieux. Au passage, on s'enrichit, on recharge les batteries, et on aura ainsi encore plus d'énergie à consacrer à ce (ceux?) qui est important pour nous.

 
 


On s'y met ?

Sur le papier, il est assez facile de comprendre les bienfaits de la slow life, mais comment switcher d'un mode de vie à 100 à l'heure pour une existence plus slow ? Et bien comme on le verra souvent dans le slow : en évitant d'être radical. On a tous un jour rêvé de tout plaquer pour aller élever des chèvres à la campagne, ou ouvrir un bar à mojitos sous les tropiques... C'est parfois tentant, mais comme tout changement catégorique, fort est à parier qu'il ne serait pas pérenne... Et si on commençait plutôt par changer ses habitudes pas à pas ?

La food ? On prend le temps de manger, plutôt que de gober son dej en un temps record devant son ordinateur. La famille ? Un week-end de temps en temps, on évite de blinder l'emploi du temps et on se laisse porter loin des écrans et des divertissements, pour passer du temps ensemble. Le boulot ? Autant que possible, on respecte son propre biorythme sans culpabiliser et on s'octroie des moments assumés de vide fertile (hello les entrepreneurs, il est possible de ne pas toujours travailler plus – cf. le slow entrepreneuriat, le sujet qu'on adore traiter au Club des Indés).

Si le thème vous a inspiré, on ne peut que vous conseiller de lire « l’Éloge de la lenteur », de Carl Honoré, ou bien sûr prenez le temps de vous offrir une parenthèse avec Zen Escapes : la slow life est une religion chez nous, et un style de vie totalement assumé !

Tous nos séjours sur www.zen-escapes.com/prochains-sejours

Lauriane Izorche